C'est avec plaisir que j'ai pu représenter l'hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle à un atelier de formation pour les pharmaciens d'hôpitaux du Burkina. La rencontre débutait à 8h30 à Koudougou (3ème plus grande ville du Burkina située à environ 1h de route de Ouaga) alors nous sommes partis à … 8h30 de Ouaga. Vive l'heure africaine! Une dizaine de pharmaciens étaient présents pour discuter de pharmacie hospitalière (superviser toutes les étapes du circuit du médicament), de pharmacie clinique (soins pharmaceutiques) et du comité du médicament (comité de pharmacologie).
Ce qui est pour moi le présent de la pharmacie représente l'avenir de la pharmacie pour les pharmaciens burkinabé. J'ai l'impression d'assister à la naissance de la pharmacie clinique, de la dispensation individuelle nominative et aux débats pour justifier que le pharmacien n'est pas seulement un vendeur de médicaments, qu'il peut effectuer des économies à l'hôpital, etc. J'ai fait plusieurs allusions à mon expérience québécoise en rappellant toutefois que les moyens financiers et humains sont très différents. On a tellement un bon système de santé! Ici, il n'y a pas d'assurance-médicament. Les consultations, les soins médicaux, le matériel utilisé et les médicaments sont payés à la pièce. Une grande proportion de la population ne travaille pas. La famille du malade doit donc se rassembler pour trouver l'argent et ensuite courir dans les pharmacies d'officine pour honorer les ordonnances. Comment disponibiliser les médicaments avec tous les problèmes de recouvrement? J'ai appris que les normes burkinabé suggèrent minimum 1 pharmacien + 1 ATP pour les hôpitaux avec plus de 30 lits et plus de 3 services spécialisés et minimum 2 pharmaciens et 1 ATP pour les hôpitaux à plus de 100 lits. C'est nettement insuffisant selon moi. Et on leur demande de s'occupper de l'approvisionnement et du stockage, des préparation magistrales (telle que la fabrication d'eau de javel), de la stérilisation, de la pharmacie clinique, de la pharmacovigilance et du contrôle de la qualité. Ouf! Ce n'est pas le travail qui manque!La nouvelle mode est de parler de dispensation nominative individuelle : préparer les doses de médicaments pour chaque patient à partir d'une ordonnance médicale analysée par le pharmacien. Cela crée beaucoup de craintes. Par où commencer? Est-ce que cela prend des compétences supplémentaires? Doit-on absolument avoir accès au diagnostic et aux résultats de laboratoire? Comment vont réagir les médecins?
J'étais contente de constater que plusieurs pharmaciens sont motivés à faire rayonner la profession de pharmacien d'hôpital. J'espère qu'à ma prochaine visite au Burkina, je serai témoin de petits changements. Un pas à la fois, j'ai confiance qu'ils vont y arriver! Bonne Chance!
Les verdisseurs de Bobo
Il y a 4 ans
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