30 mai 2010

Choc culturel

J'ai connu ce qu'était le choc culturel cette semaine. Je pensais m'en être sauvée, mais non! Tout le monde y passe. Après 5 mois au pays, je suis plus sensible à certaines attitudes qui expliquent en partie pourquoi le Burkina n'évolue pas très vite (manque d'initiative, peur du changement, dépendance envers les riches). C'est frustrant de cotôyer tant de burkinabè qui observent les problèmes plutôt que de les résoudre. Heureusement, j'ai des bons amis qui ont vécu la même chose et qui comprennent bien comment je me sens. Je me sens encore frustrée mais je vais essayer de développer des stratégies pour faire avancer les choses.

Une rencontre qui m'a fait du bien cette semaine est celle d'Ismael, un pharmacien de la pharmacie de l'hippodrome, non loin de chez moi. On a évidemment parlé de la pharmacie au Burkina. Il m'a expliqué que tous les médicaments inscrits sur les listes 1 et 2 de la pharmacopée francaise nécessitent une ordonnance (autant les génériques que les spécialités) mais qu'en pratique, la plupart des médicaments sont en vente libre. De toute façon, dans la plupart des cas, l'ordonnance n'est même pas une ordonnance conforme! (Il manque souvent le nom du patient ou la posologie. Les ordonnances ressemblent à des listes d'épicerie...) Comme les médicaments génériques ont une mission sociale, ils sont moins chers et plus accessibles. Les burkinabè croient à tort qu'ils sont inoffensifs et en contrepartie, il y a une énorme surconsommation de médicaments. On utilise de l'ibuprofène pour la fatigue, de l'amoxicilline au moindre signe d'infection, des gouttes antibiotiques pour de la sécheresse oculaire,(la liste est longue!) et les posologies et les durées de traitement sont peu respectées. On arrête dès que ça va mieux ou quand le portefeuille nous limite. Il y a beaucoup d'enseignement à faire aux patients. Mais souvent, le client « connaît » déjà sa maladie et son traitement. Les vendeuses en pharmacie servent donc le médicament demandé. De mon côté, je pose beaucoup de questions et je refuse parfois de servir des médicaments lorsque c'est inapproprié sous le regard alarmé des infirmiers. Le pharmacien soulignait aussi le fait qu'il n'y a aucune notion de responsabilité professionnelle. S'il y a des erreurs médicales, il n'y a aucune poursuite ou aucune autopsie pour le prouver. Dieu a repris un fidèle à ses côtés et on ne s'interroge pas sur la cause du décès. C'est peut-être pourquoi il y a autant de laisser-aller. Il appartient à chaque agent de santé d'avoir une certaine éthique professionnelle.

A la fin de la rencontre, Ismael m'a laissé des magazines de formation continue sur les médicaments et la santé. J'étais tellement contente! Les infirmiers et les médecins ne semblent pas utiliser de livres de références. Ils ont tout dans leur tête et les conduites à tenir sont différentes d'une tête à l'autre. Quand je leur fait des suggestions, ils disent toujours: « la théorie et la pratique, c'est différent » ou « Au Burkina, c'est pas comme ça ». Pour une « Thomas » comme moi qui veut toujours avoir des preuves et des études, c'est pas facile!

Changement de sujet
Vendredi, je suis allée au spectacle du 20e anniversaire de la LONAB (Loterie Nationale du Burkina)avec Mabourou. Le spectacle a commencé 2h plus tard que prévu. Ca ne me surprend même plus. Plusieurs artistes ont fait des prestations sur scène. Il y a en général un chanteur avec 3 danseuses ou une chanteuses avec 3 danseurs. J'arrive pas à comprendre comment ils font pour bouger les fesses comme ça! J'ai demandé à mon amie de m'apprendre mais il parait que les bébés naissent en sachant danser. Des lots assez importants ont été remis aux gagnants de la loterie. Ils devaient danser chacun leur tour devant tout le monde pour témoigner de leur joie!

Samedi: problème de communication. Marianne et moi avions planifié dans la semaine d'aller voir la belle-soeur de Mme Kinda qui fait de l'artisanat. Elle expose dans un endroit à Ouagadougou mais Mme Kinda suggérait qu'on aille directement chez sa belle-soeur car il y aurait plus de choix et ce serait moins cher. (FAUX!) J'ai appris la veille du départ que la maison en question était à 1h30 de route. Je trouvais ça un peu loin mais je pensais que Marianne voulait y aller alors j'ai suivi. Marianne y allait aussi pour me faire plaisir. Avoir su, on serait allée tout simplement dans l'atelier à Ouaga et on aurait pas passé toute notre journée sur la route ou à saluer la famille...En plus, j'ai seulement acheté un tableau qui a été très difficile à négocier à cause d'un autre problème de communication. On était un peu déçues de la journée. Mais y'avait pas seulement du négatif. En chemin, nous avons visité une ferme de spiruline. Il y a 5 producteurs de spiruline au Burkina. Ils aménagent des bassins d'eau avec des conditions contrôlées pour faire pousser cette algue marine très nutritive. Elle est ensuite séchée et transformée en poudre ou en granule et exportée. La spiruline s'utilise comme supplément alimentaire.

Aujourd'hui, dimanche, j'avais besoin de prendre l'air. J'ai proposé à Seydou d'aller au Parc Bangr Weogo, le seul espace avec des arbres à Ouaga. On est loin de Rimouski! On s'est promené dans les sentiers et il me montrait quelles racines sont grand-père utilisait pour fabriquer des produits destinés à guérir le palu (malaria), les infections urinaires, le diabète (!!!) etc. Il m'a montré aussi autour de quelle sorte d'arbre il faut lancer des sorts pour faire venir la pluie...

Sur ce, bonne semaine à tous.

25 mai 2010

Frustration de pharmacienne

J'ai menti! Je suis révoltée depuis dimanche soir. Je me sens toujours frustrée.

1- Chaque mois, je fais une réunion avec les agents de santé. C'est toujours moi qui fait l'ordre du jour et rédige le procès-verbal. Ils n'ont jamais rien à ajouter. On prend des décisions mais elles ne sont jamais communiquées aux autres infirmiers. Il n'y a aucun suivi. J'ai voulu faire le suivi moi-même mais on m'a dit que ce n'était pas à moi de le faire. Le chef doit aviser ses infirmiers lui-même. Rien n'avance.

2- Un infirmier m'a dit dernièrement que tout les médicaments génériques devaient être disponibles au dépôt sans prescription et sans qu'on pose de questions au client. Cela inclut le diazepam, le phénobabital, les antibiotiques, etc. Si le médicament n'est pas disponible ici, il ira le chercher ailleurs et on perdra de l'argent. J'essaie d'attirer l'attention des vendeurs en pharmacie sur certains points pour donner des bonnes informations aux clients et éviter des effets secondaires mais c'est apparemment totalement inutile. Ici, c'est pas comme en Europe! Pourtant, il y a tellement d'enseignement à faire aux patients et au personnel médical! Ils prennent des médicaments dès qu'ils ont un petit problème, et c'est pas toujours indiqué ou c'est pas toujours le bon médicament.

3 – Tout est complètement désorganisé. On apprend aujourd'hui que quelqu'un de l'hôpital va venir chercher du matériel médical (offert par la Suède mais inutilisable au dispensaire) mais personne nous avise. Tout était pêle-mêle dans des boîtes poussièreuses, il y avait pleins de produits périmés. Ca faisait pas très professionnel! J'étais gênée.

4- La pharmacie de nuit contient presque autant de médicament que la pharmacie régulière et dans un ordre que seules les vendeuses en pharmacie maîtrisent car elles y travaillent depuis des années. J'ai proposé de tout ranger en ordre alphabétique, les comprimés ensembles, les solutés ensemble, les injectables ensemble mais on m'a dit que ce serait encore plus compliqué. Elles ne vont pas s'y retrouver.

Je me suis retenue pour ne pas leur dire "Si vous voulez que tout reste pareil, pourquoi faites-vous venir des coopérants?" Je me sens tellement inutile et j'ai tellement hâte de partager mes connaissances avec des personnes intéressées à apprendre et d'apprendre à mon tour aussi. J'imagines que ca fait partie de l'expérience du travail au Burkina.

Patience Nathalie.

23 mai 2010

Rebelle!

En lisant les blogs des autres coopérants, j'ai réalisé qu'il n'y a pas grand chose qui me dérange. (en autant que je sois en santé et que je n'ai pas faim, ni soif! En ces cas, j'aime bien me plaindre!) Est-ce l'indifférence? L'insouciance? La tolérance? L'égoisme? Le déni? Bien sûr, je suis souvent témoin de la pauvreté, de la corruption, du manque de ressource, du manque d'initiative et de motivation, du pouvoir des hommes et du pouvoir des blancs mais j'accepte le tout en me disant qu'ici, c'est comme ça. Je n'ai pas encore eu de période de révolte congéou de choc culturel. Ca viendra peut-être...Pour l'instant, il m'est encore facile de trouver des points positifs au Burkina.

Mardi, Marianne et moi avons décidé de s'offrir une petite journée de . On se sentait un peu « rebelles » car on avait aucune raison de prendre congé mais en même temps...est-ce qu'ils verraient vraiment la différence? On s'est donné rendez-vous dans une petite boulangerie où il y avait des bonnes brioches, des pains au chocolat et du jus d'orange pressé. Hmmm! On a passé la journée dans la piscine d'un bel hôtel. On se sentait dans le sud! Pour la modique somme de 6$. Ici, c'est vraiment du luxe. On a parlé et on s'est baigné toute la journée et on est allé mangé un super bon shawarma au poulet avec un jus frais. J'avais pas encore eu l'occasion de manger de la nourriture libanaise mais ce sera à répéter. C'était une journée qui a fait du bien comme une semaine de vacances. Merci Marianne!

Cette semaine, j'ai donné l'impression à mes amis que j'étais très très occuppé ou très fatigué mais en fait, je me sauvais chez moi pour lire Millenium tome 3 et écouter Grey's Anatomy saison 2. C'est tellement bon, je suis rendue une fan.

Chaque soir, après mon jogging avec les enfants, y'a toujours un groupe d'hommes qui joue aux cartes à La Belotte. Parmi ceux-ci se trouvent mon ami Moumouni. Cette semaine, il est venu chez moi pour m'expliquer les règles du jeu. Quand je reviendrai, je vais être une pro. Attention!

Je reviens tout juste d'une fin de semaine relax à Sabou, un village à une heure d'ici. Je suis allée visiter la soeur d'Anais/Ramatou. On a mangé, dormi, causé avec ses collègues de travail au dispensaire, mangé et dormi. J'ai appris a faire du jus de tamarin. Tout s'est bien passé sauf que les autobus étaient tous pleins pour le retour. On a attendu très longtemps au soleil avant d'en trouver un.

Bref, petite semaine tranquille!

16 mai 2010

Baptême

Cette semaine, c'était le baptême catholique de mon amie Ramatou, devenue Anaïs. Son père est musulman et sa mère catholique. Enfant, elle a eu un baptême musulman mais elle a choisi de changer de religion. Elle veut entre autres pouvoir prier en français et non en arabe car elle ne comprend pas ce qui est dit. Elle a donc dû suivre 3 ans de cours de catéchèse pour bien comprendre les enseignements de Jésus!


Mercredi soir, son amie et sa soeur sont venues chez moi pour qu'on prépare des brochettes pour la fête du lendemain. J'ai épluché et coupé de l'ail pendant 1 heure! Recette: écraser de l'ail et du persil avec un mortier-pilon (que j'ai dû emprunté aux voisins car ce n'est pas un outil que j'utilise tous les jours comme les burkinabés), ajouter de la moutarde, du sel et des cubes Maggi (concentré de bouillon de poulet). On a découpé la viande en petits morceaux. On a terminé à 23h. Les filles ont couché chez moi et on s'est levée à 5h00 du matin (!!!) pour piquer les brochettes et les faire griller sur un petit four au charbon, aussi emprunté chez mes voisins.


Le jeudi, c'était la messe à 9h. Il y avait environ 100 baptisés dans leur tenue de baptême. C'était le même pagne pour tout le monde mais chacun cousait sa robe ou son habit a sa façon. Ensuite, c'etait la fete a la maison. Plusieurs groupes venaient manger à tour de rôle. Famille, amis, collègues de travail. Il y avait de la bouffe et de la liqueur pour environ 150 personnes. Des fois, j'avais l'impression que le monde venait juste pour manger. Ils arrivaient, mangeaient et repartaient. C'est la même chose pour les mariages et les funérailles.

Dernièrement, j'ai lu un livre intitulé « La véritable histoire de Jésus ». L'auteur, James Tabor, a fait une enquête scientifique et historique sur Jésus en insistant sur son aspect humain dans le contexte juif de l'époque. On peut dire que le peu de foi qu'il me restait a été ébranlé. On apprend entre autres que Jésus était l'enfant d'une mère et d'un père (possiblement un soldat romain dénommé Pantera), que le mariage avec Joseph était arrangé par les deux familles mais que Marie est tombée enceinte d'un autre avant le mariage, que Marie a eu 6 autres enfants (Jacques, Joses, Jude, Simon, Marie, Salomé) engendrés soit par Joseph, soit par son frère (puisque Joseph serait peut-être décédé sans enfant, Marie aurait possiblement épousé le frère de Joseph pour poursuivre la lignée familiale selon la coutume juive du lévirat). Jean-Baptiste a été le véritable initiateur du mouvement qui a donné naissance au christianisme. Jésus s'est joint à lui pour appeler tous les humains à entendre la révélation de la loi de Moïse et des prophètes bibliques. Il a défini une série de valeurs spirituelles et morales inspirées par le message des prophètes hébreux. Il n'avait pas l'intention de créer une nouvelle religion. Jésus et Marie-Madeleine auraient eu un enfant appellé Juda. A la mort de Jésus, la famille aurait récupéré le corps dans le tombeau temporaire pour lui offrir une vraie sépulture, ce qui explique sa disparition. Ses frères et ses disciples ont continué ses enseignements à sa mort. Dans les années 40-50, Paul a commencé à développer une conception fondée sur ses propres expériences visionnaires, la révélation d'un Christ céleste. Jésus, qu'il n'a jamais connu, lui aurait parlé dans un rêve. C'est le message de Paul qui est maintenant devenu le centre des croyances chrétiennes.

En lisant ce livre, il est plus facile de comprendre les conflits entre juifs, chrétiens et musulmans. Ce que les juifs n'acceptent pas n'est pas Jésus mais le fait que les chrétiens l'ont rendu égal à Dieu et ont rejeté la Torah. Les musulmans ne considèrent pas Jésus comme divin mais le tiennent pour un prophète, un messager. Les musulmans rejettent l'ensemble des affirmations de Paul au sujet de Jésus mais sont d'accord avec les principes enseignés par Jésus.

C'est Ramatou qui avait trouvé ce livre à la bibliothèque du CCF. Elle l'a lu en premier mais c'était en contradiction avec tout ce qu'elle avait appris. Le prêtre de son église lui a dit que c'était du blasphème, que l'auteur voulait sans doute partir une nouvelle religion. Il lui a même proposé de rencontrer l'archevêché pour en discuter! Au lieu de cela, elle a fermé le livre, que j'ai ensuite lu avec un grand intérêt.

9 mai 2010

4 mois sur 18

Voila maintenant 4 mois que je suis au Burkina. Certains diront: Déjà! Moi, parfois je me dis: Juste ça! Y'a des jours ou le temps passe vite et des jours où je trouve le temps très long. Ce n'est pas de l'ennui car je ne me sens pas triste et je n'ai pas le goût de retourner maintenant mais cette semaine, j'aurais simplement aimé que ma soeur et mes amies soient là.

J'ai rencontré mon "Program Manager" de VSO mardi. Comme je manque de stimulation au travail et que je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus pendant les prochains 14 mois, VSO m'enverra peut-être travailler dans un autre centre medical ou a l'hopital pediatrique Charles-de-Gaulle. Cela serait interessant puisque je serais avec des pharmaciens et des etudiants en pharmacie. J'apprendrais surement plus que presentement. Comme les clienteles cibles de VSO sont les femmes, les enfants et les personnes marginalises, cela pourrait s'inserer dans le contexte. Je dois cependant attendre de voir s'il y a un besoin. Alors en plus de me tourner les pouces, je me croise maintenant les doigts!

Cette semaine, je suis allée au cinema voir le film "Cour Commune". C'est une comedie qui raconte bien le quotidien de plusieurs burkinabes. C'etait l'histoire du proprietaire de la cour qui courait apres tout ses locataires pour recuperer l'argent du loyer mais tout le monde devait de l'argent a tout le monde. Plusieurs burkinabes comme mes voisins habitent effectivement dans des cours communes. 6 familles ont chacun 1 "maison" constituée de 2 pieces: salon/cuisine et chambre. Ils partagent la cour et les latrines. Ils cohabitent donc tous ensemble. Quand je vais prendre le the et ecouter des films dehors dans la cour de Ouattara, on entend la musique des voisins, les voisins arrivent ou partent en moto, ils vont prendre leur douche, etc. Moi, j'ai une cour unique. Ils ont toujours peur que je m'ennuie toute seule dans cette grande maison! S'il savait a quel point je me considere chanceuse!

Cette semaine, j'ai ete temoin de ma premiere pluie ouagalaise! (La vraie premiere etait la fin de semaine ou j'etais a Sako.) J'etais au travail, il ventait tres fort et tout le monde est rentre a l'interieur. Moi je suis sortie dehors car le vent etait frais et la pluie froide! Ca faisait du bien. Le soir, tous les enfants avait des chandails chauds et meme des manteaux pour ceux qui en ont. Moi j'etais tres confortable en t-shirt!

Hier, je suis allee voir l'amie de Ramatou dans une cite etudiante. Ca ressemblait un peu a une residence universitaire. On a prepare de la ratatouille et du riz dans le corridor et on a mange a terre dans la chambre. Ca m'a donne des nouvelles idees de recettes!

Le soir, nous sommes sorties dans un nouveau maquis pres de chez moi. Nous avons invente plusieurs excuses pour que les gars nous laissent tranquille. J'etais tantot le femme de son grand frere, elle etait la femme de mon grand frere, on avait laisse nos maris a la maison, etc. On voulait juste danser tranquille! C'etait pas facile!

Quand je suis partie de chez moi tout a l'heure, les enfants de la rue, qui viennent toujours me saluer des qu'ils m'apercoivent, etaient en train de jouer avec les vieux sachets noirs qui trainent partout. Ils se faisaient des chandails, des pantalons, des chapeaux. Ca m'a fait sourire mais en meme temps c'est triste de penser qu'ils ont juste ca pour jouer...

Prochain gros evenement, le bapteme de Ramatou. Elle a choisi Anais comme nom de bapteme. C'est le 13 mai prochain. Ca fait 3 ans qu'elle a des cours de catechese pour se preparer! J'ai hate de vous en reparler.

2 mai 2010

L'Amour!

Chaque fois qu'on parle de mariage, mes collègues de travail me disent que je suis la prochaine, elles espèrent ardemment que je vais marier un des leurs pour rester au Burkina ensuite. Je leur répond : « Inch Allah  (si Dieu le veut) », « l'amour n'a pas de couleur », « l'avenir nous le dira » ou de vagues réponses du genre. En réalité, à l'heure actuelle, je ne crois vraiment pas revenir au Canada avec un burkinabé. J'entends tellement souvent lors de la première minute d'une rencontre:

Mlle ou Madame?
Mlle
Je veux te marier et aller dans ton pays
Mais je ne te connais même pas et je ne t'aime même pas!
On va apprendre à se connaître et à s'aimer (!!!)

On a tellement pas la même vision de l'amour! Oui, il y a des mariages heureux mais il y a aussi des mariages par obligation pour être sûr d'avoir quelque chose à manger chaque jour. Il n'est pas rare de voir des jeunes filles mariés avec des tontons qui subviennent à leur besoins. Les catholiques ont 1 épouse, les musulmans jusqu'à 4 et la tradition animiste n'a pas de limite. Je ne suis pas prête à partager mon amoureux et c'est très difficile à comprendre pour eux!

Je dois faire très attention avec mes amis et mettre les choses au clair car j'ai l'impression qu'ils ont tous un petit espoir que je tombe en amour et que je les rammène au Canada. Hier mon ami m'a dit: « J'espère que tu vas penser à moi cette semaine ». Je lui ai dit: « Je pense à tous mes amis, pas plus à toi qu'à un autre ». Il était pas mal déçu.

C'est sûr que je ne m'empêcherai pas de vivre le grand amour s'il se présente à moi mais pour l'instant, je reste toujours méfiante car je ne connais jamais les sentiments et les objectifs réels de l'autre personne. J'ai toujours à l'esprit qu'il est possible d'apprécier la couleur de la peau et l'importance sociale que cela apporte plutôt que la personne avec ses qualités et ses défauts.

Petite semaine tranquille

Ca m'a pris toute la semaine pour retrouver mon énergie à la suite de mon expédition à Sako. J'ai "travaillé", couru avec les enfants chaque soir autour de la mosquée (on fait 10 tours), reçu des amis à la maison et j'ai lu Millenium tome 1. Samedi, j'ai fait des commissions avec un ami et je suis allée à l'anniversaire surprise de Jolyanne. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu les autres canadiens et ça m'a fait très plaisir de les revoir. J'ai aussi discuté avec des volontaires de VSO-Ghana qui étaient présents. C'était fort intéressant.




Dimanche, je suis allée à Laongo avec Moumouni pour visiter le site de sculpture sur granit. Ca vaut le détour. Le guide nous a présenté chaque oeuvre avec la philosophie qui s'y rattachait. C'était très songé. Voici quelques photos: