25 mai 2010

Frustration de pharmacienne

J'ai menti! Je suis révoltée depuis dimanche soir. Je me sens toujours frustrée.

1- Chaque mois, je fais une réunion avec les agents de santé. C'est toujours moi qui fait l'ordre du jour et rédige le procès-verbal. Ils n'ont jamais rien à ajouter. On prend des décisions mais elles ne sont jamais communiquées aux autres infirmiers. Il n'y a aucun suivi. J'ai voulu faire le suivi moi-même mais on m'a dit que ce n'était pas à moi de le faire. Le chef doit aviser ses infirmiers lui-même. Rien n'avance.

2- Un infirmier m'a dit dernièrement que tout les médicaments génériques devaient être disponibles au dépôt sans prescription et sans qu'on pose de questions au client. Cela inclut le diazepam, le phénobabital, les antibiotiques, etc. Si le médicament n'est pas disponible ici, il ira le chercher ailleurs et on perdra de l'argent. J'essaie d'attirer l'attention des vendeurs en pharmacie sur certains points pour donner des bonnes informations aux clients et éviter des effets secondaires mais c'est apparemment totalement inutile. Ici, c'est pas comme en Europe! Pourtant, il y a tellement d'enseignement à faire aux patients et au personnel médical! Ils prennent des médicaments dès qu'ils ont un petit problème, et c'est pas toujours indiqué ou c'est pas toujours le bon médicament.

3 – Tout est complètement désorganisé. On apprend aujourd'hui que quelqu'un de l'hôpital va venir chercher du matériel médical (offert par la Suède mais inutilisable au dispensaire) mais personne nous avise. Tout était pêle-mêle dans des boîtes poussièreuses, il y avait pleins de produits périmés. Ca faisait pas très professionnel! J'étais gênée.

4- La pharmacie de nuit contient presque autant de médicament que la pharmacie régulière et dans un ordre que seules les vendeuses en pharmacie maîtrisent car elles y travaillent depuis des années. J'ai proposé de tout ranger en ordre alphabétique, les comprimés ensembles, les solutés ensemble, les injectables ensemble mais on m'a dit que ce serait encore plus compliqué. Elles ne vont pas s'y retrouver.

Je me suis retenue pour ne pas leur dire "Si vous voulez que tout reste pareil, pourquoi faites-vous venir des coopérants?" Je me sens tellement inutile et j'ai tellement hâte de partager mes connaissances avec des personnes intéressées à apprendre et d'apprendre à mon tour aussi. J'imagines que ca fait partie de l'expérience du travail au Burkina.

Patience Nathalie.

2 commentaires:

  1. Bonjour Nathalie - je pense qu'il faut admettre que la pillule de 4 mois au BF est un peu difficile à avaler - je crois que plusieurs ONG veulent des coopérants pcq c'est du bon pas cher et rien à voir avec l'apprentissage et l'échange de connaissances. C'est une opinion personnelle et je te souhaite patience et du meilleur à venir très bientôt.

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  2. Allô Nathalie,

    Ici, au Costa Rica, je me sens tellement loin de votre réalité...Je veux juste te dire que je t'envoie plein d'ondes positives, que je pense à toi et lâche pas...tu vas en rire plus tard...même si pour le moment ce n'est pas le cas...Anny

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